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La psychanalyse, disait Dolto, c'est apporter à chaque séance un message inconnu de soi-même et qu'un autre perçoit parce qu'il est payé pour y être attentif et pour se projeter le moins possible. C'est une aventure revécue de sa propre vie. Rares sont aujourd'hui encore ceux qui connaissent les bienfaits véritables de cette technique d'utilité publique inventée par Freud. Aussi remarquable que subversive, cette pratique profondément éthique se détermine d'un lien social à deux inédit et permet à celui qui en bénéficie - enfant, adolescent ou adulte - de retrouver dans le parler ce qu'il lui faut de jouissance, de courage et de détermination pour que son histoire continue. Elle révolutionne de surcroît son rapport à lui-même, aux autres et au monde. Bienvenue. Cécile Crignon

Sexuel

Sexuel

- […] pour Freud et les psychanalystes, le terme « sexuel » ne désigne pas uniquement les manifestations en rapport avec l’acte génital de la procréation; il englobe tout ce qui a trait à l’activité hédonique, c’est-à-dire tout ce qui a trait à la recherche du plaisir.

Castration, au sens psychanalytique, signifie alors « frustration de possibilités hédoniques », frustration de possibilités de recherche du plaisir.

[…] L’hédonisme n’est pas centré sur les mêmes zones corporelles aux différents stades du développement.

[…] Au sens freudien du mot, sexuel ne signifie [donc] pas génital, et le qualificatif de génital ne s’adresse qu’à certaines manifestations de la sexualité, les plus tardives et les plus achevées du développement de l’individu.

Mais l’hédonisme de l’enfant ( c’est-à-dire « la recherche du plaisir » ) s’éveille extrêmement tôt.

Le plaisir que donne l’excitation rythmée d’une zone corporelle quelconque doit être qualifié de sexuel alors même qu’il ne vise pas l’union de deux gamètes. En effet, le principe pulsionnel qui vise dans l’enfance à l’excitation des zones érogènes très nombreuses ( tout le corps peut en devenir le siège ) ne diffère pas de celui qui, plus tard, sera lié à la vie sexuelle génitale de l’adulte et dont les manifestations sont restées incompréhensibles jusqu’à Freud.

Au suçotement du nourrisson (en dehors des tétées), succèdent le suçotement du pouce, du porte-plume, de la cigarette, et le baiser; acte-hédonique auquel on ne peut dénier le qualificatif d’érotique.

Or, il n’est pas de meilleur critérium objectif du développement humain que le critérium affectif, c’est-à-dire le comportement de l’individu par rapport à ses objets d’amour.

Pour donner un nom à ces époques successives du développement individuel, Freud choisit celui qui évoque la partie du corps sur laquelle est électivement centré l’hédonisme du moment. C’est pourquoi, en psychanalyse, on distingue successivement :

➪ le stade oral

➪ le stade anal

➪ le stade phallique

…encore appelés stades prégénitaux. Leur succèdent :

➪ la phase de latence

➪ la puberté

➪ le stade génital

[…] C’est l’historique de ces stades d’organisation provisoire qui permet de comprendre les bases du comportement ultérieur non seulement des individus qualifiés de normaux, mais encore de ceux qui présentent des anomalies, depuis les simples bizarreries jusqu’aux troubles graves de l’adaptation à la société.

Et l’assujettissement étroit du développement général au développement libidinal explique ce corollaire inéluctable à l’âge adulte :

un trouble fonctionnel dans la sphère génitale est nécessairement lié à des troubles du comportement d’ordre affectif et, inversement, des troubles psycho-affectifs s’accompagnent toujours d’un comportement sexuel caractéristique.

( Françoise Dolto, Psychanalyse et pédiatrie, les grandes notions de psychanalyse, Seize observations d'enfants (1939), Edition du Seuil, 1971, p. 22, 34 et 35 )

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